Maladie, Dégénérescence du cerveau

Si un adulte raisonnable tient ce genre de propos (il n'est donc pas formulé comme une insulte), on peut répondre que l'homosexualité est un phénomène partagé par une grande majorité de personnes (Cf. Contre-nature et Anormal) soit toute leur vie, soit simplement à une époque comme l'adolescence et que, si dégénérescence il y a, elle est donc plus que répandue... Mais alors on peut prétendre pareillement que ceux qui n'ont aucun désir homosexuel (eh oui, ca existe aussi) sont aussi dégénérés du cerveau puisqu'ils ne rentrent pas dans la majorité... Pour l'homophobe têtu, la dégénérescence devient alors de n'avoir aucun désir hétérosexuel. Les autres dégénérescences ne gênent personne : n'en parlons pas.

C'est Freud qui a expliqué l'homosexualité comme une dégénérescence du cerveau. Il faut tout d'abord relativiser ses propos : ils ont près d'un siècle et la psychanalyse était alors balbutiante : on ne faisait que la découvrir. Freud lui-même était d'une classe bourgeoise conservatrice assez encline à juger et préjuger. De plus, à la lumière de ce que l'on sait aujourd'hui, ses propos ne tiennent pas debout. Il parlait d'une dégénérescence apparue à l'age de l'adolescence, avec les premiers désirs. Or l'homosexualité existe bien avant la puberté, donc avant toute perception de désir sexuel. C'est pourquoi on devrait peut-être plus justement utiliser le terme d'homophilie.

S'il restait des gens à convaincre de l'innéité de l'homosexualité, ce serait bien les cathos bien-pensants (attention à la cathophobie primaire : nombre de cathos sont beaucoup plus souples que ne l'autorise l'Eglise, et quelques uns d'entre eux sont beaucoup plus durs que ne le souhaite l'Eglise). Que les cathos relisent alors leur Catéchisme (la doctrine officielle pontificale) : "Un nombre non négligeable de personnes ont des tendances homosexuelles foncières". Si l'Eglise reconnaît cette simple chose, elle rejette donc déjà toutes les idées de ceux qui pensent qu'elle est acquise et donc qu'elle peut être communicable. Si l'Eglise Catholique - qu'on n'attend pourtant pas tellement à être du côté des homosexuels - reconnaît cette simple chose, il faut être bien têtu pour continuer à penser le contraire.

Il faut rappeler que vers les années 60, l'homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentale par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Quand bien même l'homosexualité serait une tare, de type maladie ou dégénérescence, d'où vient l'idée qu'il faut traiter les homosexuels différemment ? Avec qu'elle autre "maladie" voit-on des réactions de rejet de la sorte? Au contraire avec les malades, on a presque toujours de la compassion (ce que demande, pour la citer encore, l'Eglise Catholique, à ses ouailles envers les homosexuel(le)s). Alors, la compassion, on n'en a pas vraiment besoin car on peut vivre heureux, même si c'est un peu dur à accepter au début (je suis de ceux qui, à l'adolescence, auraient bu goulûment toute potion magique supprimant ces désirs, mais qui, aujourd'hui, repousserait le calice avec un poli "non merci, sans façon !" ) - mais juste un rapport amical et sincère suffit. (J'entends parler de rapports d'indifférence : quelle horreur ! Si la société évolue un jour dans un sens préjudiciable à l'homosexualité, ce sera bien à cause de l'indifférence ! Et si cela arrive, on sera bien avancés avec de l'indifférence !).

Dernier argument : les maladies ou les handicaps, s'ils peuvent être source de peur ou de rejet (parce qu'on ne sait pas comment réagir, parce qu'on a peur du différent de soi...), ils ne sont pas source de haine. Donc, si l'homosexualité est source de haine, c'est qu'elle a quand même un statut particulier par rapport a un simple handicap ou à une simple maladie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En réalité, l'homosexualité n'a été retirée de la liste des maladies mentales (il y a un s à mentales, oui) dans les années 90.