Saints

Il y en a peut-être d'autres, mais parlons simplement de deux "Saints" dont les propos apparaissent particulièrement curieux.

Thomas d'Aquin a déclaré qu'une nation devait édicter ses lois pour le bien de la majorité. Y-a-t-il là quelque chose de condamnable ? Tout dépend de la manière dont on interprète ces propos.

Si l'on pense que Thomas d'Aquin entendait par là que la loi devait prendre en compte le bien du plus grand nombre, le maximum de gens et lui donner un cadre, alors tout paraît relativement beau et respectable (et le PaCS rentre tout à fait dans cette vision) à moins de ne supporter aucun cadre.

Si on pense en revanche, comme quelqu'un de "pieux" - mais non religieux - me l'a expliqué, que Thomas d'Aquin entendait par là qu'il fallait édicter des lois collant aux besoins de la part majoritaire du peuple, alors je ne comprends pas comment un tel personnage a pu être canonisé ! Car la conséquence, moins sainte, de son propos est ni plus ni moins que les premiers seront les premiers (la loi est faite pour eux) et que les derniers demeureront les derniers (ils n'entrent pas dans le cadre de la loi). Il me semble avoir lu dans les écritures que le Christ déclarait exactement l'inverse.

Paul, de son côté, déclare la chose suivante : "Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de moeurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces n'hériteront du Royaume de Dieu.

Il existe une autre version, peut-être une autre traduction, de ce texte qui remplace les gens de moeurs infâmes par les homosexuels, et une autre par efféminés... Voilà bien trois choses fort différentes, pourtant. Ne connaissant pas le texte originel, mais sachant que le mot "homosexuel" ne date que du siècle dernier, il est évident que ce n'est pas ce mot là qui a été utilisé par Paul.

On ne peut que s'étonner que les efféminés soient ainsi condamnés : jamais on n'a vu dans aucune écriture la moindre condamnation pour apparence. Si tel était le sens de ce que voulait dire Paul, son discours ferait horreur aujourd'hui.

Imaginons que les gens de moeurs infâmes soient bien les homosexuels. Il est remarquable que ce texte catégorise et condamne des populations sans autre forme de procès. Dans la bible, aussi bien dans l'Ancien Testament que dans la vie de Jésus, il n'est question nulle part de condamnation directe de catégories de personnes. Il est toujours question de péchés pouvant, certes, caractériser certains groupes mais en aucun cas un groupe n'est désigné par son péché proprement dit. Cela revient à résumer une personne à son péché, sans tenir compte des autres éléments de sa personnalité. Il apparaît aussi aujourd'hui fort malheureux de réduire une personne, quelle qu'elle soit, à son erreur, quelle qu'elle soit.

Je m'étonne enfin de voir associées des catégories si différentes et qui pour certaines, n'ont jamais été ainsi stigmatisées par les textes bibliques. Ainsi des ivrognes, des insulteurs ! Quelle surprise que les ivrognes soient mis dans le même sac que les idolâtres et les adultères ! Quelle surprise de voir les insulteurs rendus au niveau des voleurs ! Et Paul lui même n'insulte-t-il pas en appelant certaines personnes des " rapaces ". (Faut-il forcément qu'il y ait grossièreté pour qu'il y ait insulte ? Evidemment non, alors Paul ne rentre-t-il pas parmi les gens qu'il condamne ?).

Attention à ne pas se méprendre, mon intention n'est pas de défendre tel ou tel comportement (quoique...), mais de critiquer leur juxtaposition dans un discours d'un lyrisme emporté qui apparaît bien peu saint.

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